• Top Chef : Le match des recettes économiques

    Top Chef : Le match des recettes économiques

    Top Chef : Le match des recettes économiques

    S'il y a bien un thème omniprésent dans les programmes présidentiels des différents candidats c'est bien la réduction des déficits. Thème central et primordial, l'équilibre des dépenses et des recettes de l'état fait débat entre les prétendants à l’Élysée qui ne manquent pas d'idées et d'inventivité pour remédier à la situation. 

    Cependant il y a différents camps. Le camps de ceux qui visent l'équilibre budgétaire pour 2016, le camps qui souhaite l'atteindre pour 2017 et celui qui soumet des propositions en vrac sans réel objectif. Tour d'horizon :

    Le premier wagon visant l'équilibre pour 2016 c'est celui de Nicolas Sarkozy et de François Bayrou. 

    Ramener les déficits à zéro, pour Nicolas Sarkozy, entend qu'il faut trouver 115 milliards d'euros. Pour ce faire le président candidat compte sur 40 milliards d'euros de hausses fiscales. Avec ce que constitue le plan Fillon c'est à dire des mesures comme la non revalorisation des barèmes de l'impôt sur le revenu, de l'ISF et des donations. 

    Coté nouveauté deux mesures : La hausse du taux réduit de la TVA de 5,5 à 7% ainsi que celle à taux normal de 19,6% à 21,2 %. Une nouvelle taxation sur les plus-values immobilières fait également son apparition (si un bien immobilier est vendu au dessus du prix d'acquisition, la différence est taxée).

     Pour arriver au 115 milliards escomptés on compte également 75 milliards d'économies. Pour cela le président souhaite geler les dotations aux collectivités locales et compte sur les 17 milliards que rapporte, selon lui, la réforme des retraites par exemple.

    Un programme tout en continuité.

    Chez François Bayrou on table sur 50 milliards de baisse des dépenses et 50 milliards de hausse des recettes. Tout un programme.

    Sur le plan des dépenses plusieurs points. Premièrement laisser les dépenses publiques de 2013 et 2014 au même stade que celle de 2012 ; deuxièmement la volonté de réexaminer les missions, l'organisation et le train de vie de l'état ; troisièmement modérer les finances des collectivités locales et, pour finir, la rationalisation des dépenses de la sécurité sociale.

     Sur le plan des recettes deux mesures sur les niches fiscales et sociales avec une baisse de 15% de ces dernières sur 3 ans ainsi que la suppression de niches jugées non fondées par le candidat du MoDem comme les exonérations des heures supplémentaires ou la niche Copé. Du coté des impôts on souhaite la création d'une part à 50% d'imposition pour les revenus de plus de 250 000 par an et la part à 41 % existante passerait à 45 %. La TVA serait augmentée d'un point et, si la croissance n'est pas au rendez vous, serait augmentée une fois de plus de 1% en 2014. Toujours dans le domaine des impôts une innovation typiquement Bayrouiste : la suppression de l'ISF pour la création d'une Contribution de Solidarité sur le Patrimoine (CSP) c'est à dire qu'au lieu de payer 0,25% à 0,50 % de son patrimoine net en cas de revenus supérieur à 1,3 millions d'euros, l'individu imposable paierait 1% de son patrimoine net à partir d'un million d'euros de revenus. Un impôt qui serait intégré à l'impôt sur le revenu. Pour rester dans la création, le candidat centriste souhaite également créer une autorité de lutte contre les fraudes fiscales et sociales ainsi qu'une taxe sur les transactions financières internationales invoquées d'ailleurs par tout les principaux candidats.

    Pour François Hollande, 100 milliards d'euros sont nécessaires pour ramener les déficits à zéro. Il mise sur 50 milliards d'euros d'économie des dépenses (sans pourtant préciser la nature de ces économies) et 65 milliards de hausse d'impôts dont 16 milliards du plan Fillon, récupérés à son compte, et 49 millions élaborés par le camp socialiste.

    Parmi ces 49 milliards, 29 serviront à réduire les déficits et 20 à financer de nouvelles dépenses. Pour atteindre les 49 milliards le candidat du PS et du PR propose plusieurs mesures. Tout d'abord la création d'une tranche d'imposition supplémentaire à 45% pour les revenus supérieur à 150 000 euros ainsi qu'une autre à 75% pour les revenus supérieur au million d'euros, mais rien entre les deux, étonnement. Il s'attaquerait également aux niches fiscales en plafonnant les avantages, susceptibles d'être tirés de celles ci, à 10 000 euros. Autre plafonnement, celui des abattements possibles sur les successions qui atteindraient 100 000 euros par enfant. Le quotient familial, qui représente une adaptation de l'impôt au nombre d'enfant à charge, serait limité à 2 000 euros, au lieu de 2 300 actuellement. Les cotisations retraites des salariés ne seraient pas en reste avec une augmentation de 0,5% en 5 ans. L'ISF elle serait augmenté et une nouvelle contribution serait demandée pour financer l'accompagnement des personnes âgées dépendantes appelée « Contribution dépendance ».

    Le candidat socialiste avait prévenu, il y aura le temps de l'effort avant celui de la redistribution.

    Ensuite viennent les deux candidats plein de volonté mais sans véritable ligne d'horizon.

    Jean Luc Mélenchon avoue lui même que la dette française n'est pas une priorité et qu'une politique de rigueur n'a aucun sens et nous plongerait obligatoirement dans la récession la plus terrible. Il propose cependant plusieurs mesures et de taille. Le candidat du Front de Gauche soumet plusieurs propositions, il souhaite faire passer l'impôt sur le revenu de 5 à 14 tranches dont la plus haute à 100 % à partir de 330 000 euros par an. Il désire ensuite supprimer le bouclier fiscal, augmenter l'ISF, taxer les revenus financier des entreprises, mettre en place un principe de modulation de l'impôt sur les sociétés et du taux des cotisations sociales patronales en fonction des objectifs d'emploi, de formation et de salaire de l'entreprise. Une suppression des exonérations des cotisations sociales patronales est également au programme ainsi qu'une hausse de l'impôt sur le revenu du capital pour récupérer 100 milliards d'euros selon les estimations du candidat soutenu par le Parti Communiste.

    Des propositions en masse sans réelle estimation de ce que peut apporter toutes ces mesures fiscales.

    Du côté de Marine Le Pen beaucoup moins de proposition mais pas plus d'estimation précise. La candidate Frontiste y va également de sa tranche d'impôt sur le revenu en souhaitant faire passer la tranche la plus haute de 41 à 46 % et propose de fusionner l'ISF avec la taxe foncière pour créer un impôt progressif sur le patrimoine. La TVA serait rendue progressive et majorée pour les produits de luxes et les entreprises qui seraient épris de délocalisation serait taxés à 33 % sur la base de leur déclaration d'échange de services. Notons également la mise en place d'un droit de douane pour « inverser la désindustrialisation de la France ».

    En tout cas l'éclectisme des différentes recettes économiques est incontestable et le choix qui nous est proposé est loin d'être embarrassant.

    Anthony Cortes 


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